Satin et soie, nylon et polyester, ou encore coton extensible et jersey; lorsqu’on débute en couture, on entend plusieurs noms et il est facile de se mélanger! Dans tous ces termes, il y a des fibres et des tissus. Voici un petit résumé qui vous permettra de bien les distinguer et de mieux comprendre la chaîne entre les matières premières et les tissus finis que vous retrouvez en magasin. Voici comment différencier les textiles de ce qui les compose.
Les matières premières et leur origine
On peut d’abord diviser les fibres et deux grandes catégories soit; les fibres naturelles et les fibres manufacturées.
Tout d’abord, les matières premières naturelles comprennent les fibres végétales, les fibres animales ainsi que les fibres minérales. On peut y retrouver le coton et le lin qui proviennent de plantes ainsi que la laine et la soie qui sont d’origine animale. Ensuite, il y a les fibres manufacturées qui comptent les polymères naturels, les polymères synthétiques ainsi que les fibres inorganiques.
Voici un tableau regroupant les fibres textiles selon leur groupe et sous-groupe.
La transformation en fils
Pour les fibres naturelles comme le coton, on débute par les recueillir et les mettre en paquets afin de les acheminer à l’usine. Ensuite, les paquets sont brisés et on débarrasse les fibres de leurs déchets ou impuretés. Les fibres sont alors séparées, alignées et étirées pour former un flux continu. Dans ce flux, les fibres trop courtes sont éliminées et les fibres restantes sont transformées en mèches, avec l’aide d’une légère torsion, puis en fils de différentes grosseurs selon leur usage futur. Les fils sont finalement mis sur bobines.
Pour ce qui est des fibres manufacturées, ce sont le pétrole ou ses dérivés qui subissent, la plupart du temps, de très fortes températures. Les substances sont fondues dans de grands bains, transformées en pastilles, puis refondues et passées dans une filière, genre de filtre d’où le liquide sort par de fins trous, pour être ensuite refroidi par un courant d’air froid et étiré pour atteindre une longueur de trois à quatre fois plus grande que sa grandeur initiale. Le tout est ensuite mis sur bobines.
La transformation en tissus
Les textiles tissés sont réalisés selon le même principe qu’un métier à tisser traditionnel, mais à très grande échelle. Il existe différentes sortes de métiers selon la sorte de tissu voulue. Par exemple, les métiers à tisser Jacquard sont plus complexes que les métiers à tisser pour les tissus de type toile ; ils permettent donc de faire des motifs plus difficiles comme le brocart. De plus, il est possible d’insérer lors du tissage, divers fils qui vont changer les propriétés du tissu, comme des fils décoratifs bouclés ou chinés ou encore un fil de Spandex qui permettra au tissu d’être légèrement extensible.
Les textiles tricotés, généralement appelés tricots, sont exécutés sur des machines à tricoter qui forment soit un tissu continu comme les machines à tisser, soit un tissu circulaire dit tubulaire. Ici, les machines reprennent le concept du tricot à la main, par contre le résultat est beaucoup plus fin, même que pour distinguer les mailles, on doit regarder le tissu de très près. Avec cette méthode, un tissu peut être extensible sans que l’on y insère de fil fait de fibre élastique comme le Spandex. Ainsi, un tricot fait entièrement de coton peut très bien-être extensible, contrairement à un tissé de la même composition.
Les textiles non tissés comme le feutre ou le vinyle sont fabriqués d’une tout autre manière. En effet, on réalise le feutre grâce à un mélange de procédés qui inclut vapeur, chaleur, pression et foulage, où l’on compresse et bat les fibres jusqu’à obtention du résultat voulu. On procède parfois aussi avec un genre de lit d’aiguilles qui transperce l’étoffe et entremêle les fibres un peu plus chaque fois pour former un tissu uniforme et résistant. Pour ce qui est des autres tissus non tissés comme le vinyle, les fibres sont liées par thermo soudage ou avec l’usage de liant, comme de la colle.
Afin de mieux comprendre, voici quelques exemples de tissés, tricots et non-tissés que vous pouvez retrouver.
Les ennoblissements
À la suite du tissage, il est parfois nécessaire de faire subir aux tissus différents procédés chimiques ou mécaniques qui permettent de les modifier visuellement ou de leur donner de nouvelles propriétés.
Voici une liste des techniques les plus connues :
– la teinture : les tissus de fibres naturelles sont souvent teints contrairement à ceux de fibres synthétiques qui sont colorées dans le processus de transformation en fils
– le blanchiment : donne une couleur blanche ou permet de teindre dans des tons clairs
– l’impression : les motifs sont présents seulement sur un côté du tissu
– le grattage : notamment pour créer le côté duveteux de la flanellette
– le calandrage : ce qui crée, entre autres, le taffetas moiré
– le laminage : permet de coller deux tissus ensemble pour créer un seul tissu, souvent réversible
– l’apprêt ignifuge : rend le textile difficilement inflammable, généralement utilisé pour le mobilier des restaurants ou les lieux publics
– l’apprêt hydrofuge : permet une protection contre l’eau, souvent utilisé sur les toiles de tente ou sur les vêtements d’hiver
De multiples combinaisons sont possibles quand on parle de fibres et de constructions textiles. Il est donc important lors de votre choix de tissus de bien connaître vos besoins. Ainsi, si vous cherchez du coton, demandez-vous quel type de tissu fait de coton convient le mieux à votre projet : tissé de coton extensible ou tricot de coton? Pour votre robe, avez-vous besoin d’un satin de soie ou d’un satin de polyester? Et pour votre t-shirt, un jersey de rayonne, de soie ou de coton?